mardi 6 août 2013

Mr. Vertigo

Paul Auster (Etats-Unis)


Ma lecture:

J'ai déjà beaucoup lu de romans de Paul Auster (Moon Palace, Le voyage d'Anna Blume, Le livre des illusions...) mais Mr. Vertigo est à part dans l'oeuvre de l'écrivain américain.

Certains de ses thèmes de prédilection y sont néanmoins abordés (l'absence du père, le baseball, la culpabilité, la souffrance...) mais on est ici dans un conte initiatique que n'aurait pas renié les maîtres du genre que sont Grimm et Andersen. On entre dans le roman comme par magie, porté par la main de Paul Auster sans possibilité d'échapper à cette fabuleuse histoire.

Quelle épopée! On débute lorsque Walt Rawley a 9 ans; il est abandonné par ses parents adoptifs et recueilli par Maître Yéhudi qui le met devant un choix de vie:

« Tu es moins qu'un animal. Si tu restes où tu es, tu seras mort avant la fin de l'hiver. Si tu viens avec moi, je t'apprendrai à voler. »

Nos 2 héros vont vivre des aventures extraordinaires mais traverser aussi les horreurs du début du XXème siècle aux Etats-Unis:

- le Ku-Klux Klan et la répression des noirs
- la misère de certaines régions américaines
- la crise boursière de 1929
- la mafia, les gangsters, les trafics en tout genre (alcool, armes, prostitution...)



La force du roman tient dans un subtil mélange entre personnages attachants ("madame Sioux", Esope, Mrs. Witherspoon), répugnants (Oncle Slim), affligeants (Dizzy Dean, star déchue de baseball) et une succession d'aventures extraordinaires.



Il y a plusieurs épisodes importants dans l'histoire mais je n'en mentionnerais que 2 pour ne pas trop spoiler:

- l'arrêt des lévitations de Walt pour cause d'entrée dans le monde adulte; l'apparition de symptômes pubertaires se fait en parallèle de maux de tête post-lévitation

- la vengeance de Walt contre l'Oncle Slim qui le libère de ses engagements vis-à-vis de Yéhudi

Ce n'est sans doute pas le meilleur roman de Paul Auster mais il se classe parmi les 3 premiers et est certainement le plus atypique. Pour moi, ce fût un grand moment de lecture que je vous conseille de découvrir au plus vite.

Le début:

 « J'avais douze ans la première fois que j’ai marché sur l’eau. L'homme aux habits noirs m’avait appris à le faire… »

Quatrième de couverture:

" J'avais douze ans la première fois que j'ai marché sur l'eau. L'homme aux habits noirs m'avait appris à le faire, et je ne prétendrai pas avoir pigé ce truc du jour au lendemain. Quand maître Yehudi m'avait découvert, petit orphelin mendiant dans les rues de Saint Louis, je n'avais que neuf ans, et avant de me laisser m'exhiber en public, il avait travaillé avec moi sans relâche pendant trois ans. C'était en 1927, l'année de Babe Ruth et de Charles Lindbergh, l'année même où la nuit a commencé à envahir le monde pour toujours. J'ai continué jusqu'à la veille de la Grande Crise, et ce que j'ai accompli est plus grand que tout ce dont auraient pu rêver ces deux cracks. J'ai fait ce qu'aucun Américain n'avait fait avant moi, ce que personne n'a fait depuis. " Précipité par ce premier paragraphe dans un récit d'une prodigieuse virtuosité narrative - les modèles d'Auster furent Grimm et Andersen - le lecteur découvre, du Ku Klux Klan au gangstérisme, quelques facettes étranges de cette Amérique que l'écrivain n'a pas fini de nous révéler.



Editions Babel (1995) - 400 pages


lundi 5 août 2013

Livra'deux pour pal'Addict - 6ème édition

Et oui, il s'agit déjà à la 6ème édition de Livra'deux pour pal'Addict organisée par Galleane sur Livraddict.



J'ai déjà participé avec grand plaisir à 3 éditions et je me fais une joie de participer à celle-ci.
Je repars donc cette fois avec un nouveau binôme puisque je me suis associé à Erika dont le blog est intitulé: "Pages après pages". Ma partenaire est très active sur Twitter et cache ses jolis yeux sous de grandes lunettes de soleil et le pseudo @PE_Erika.

Le principe est simple:

En binôme, chacun choisi dans la PAL de l'autre, trois livres :
* Qu'il a lu et aimerait faire découvrir à son partenaire
* Dont il aimerait avoir l'avis d'un ami
* Des titres qui vous interpellent pour leur résumé...

Sur ces trois livres, vous en choisissez un et dans un délai imparti, vous devez le lire et en faire un avis.
Les dates:
1. Vous avez jusqu'au 15 Août pour vous inscrire, en binôme ou au tirage au sort.
*Pour les binômes tirés au sort, vous aurez le nom de votre partenaire peu après le 15.
2. Le challenge se termine le 31 Octobre, ce qui nous laisse pas mal de temps pour la lecture.

Comme d'habitude, je me dois de préparer à ma partenaire de binôme un menu digne d'un repas de fête et je n'ai pas pu m'empêcher de lui faire une liste d'enfer...

Erika devra choisir entre:

L'étranger d'Albert Camus (un grand classique, à lire une fois au moins dans sa vie...)



Le début:
"Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier.
L’asile de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d’Alger. Je prendrai l’autobus à deux heures et j’arriverai dans l’après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir. J’ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n’avait pas l’air content. Je lui ai même dit : « Ce n’est pas de ma faute. » Il n’a pas répondu. J’ai pensé alors que je n’aurais pas dû lui dire cela. En somme, je n’avais pas à m’excuser. C’était plutôt à lui de me présenter ses condoléances. Mais il le fera sans doute après-demain, quand il me verra en deuil. Pour le moment, c’est un peu comme si maman n’était pas morte. Après l’enterrement, au contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus officielle."

La liste de mes envies de Grégoire Delacourt (un petit bijou à faire monter les larmes...)




Le début:
"On se ment toujours.
Je sais bien, par exemple, que je ne suis pas jolie. Je n’ai pas des yeux bleus dans lesquels les hommes se contemplent ; dans lesquels ils ont envie de se noyer pour qu’on plonge les sauver. Je n’ai pas la taille mannequin ; je suis du genre pulpeuse, enrobée même. Du genre qui occupe une place et demie. J’ai un corps dont les bras d’un homme de taille moyenne ne peuvent pas tout à fait faire le tour. Je n’ai pas la grâce de celles à qui l’on murmure de longues phrases, avec des soupirs en guise de ponctuation ; non. J’appelle plutôt la phrase courte. La formule brutale. L’os du désir, sans la couenne ; sans le gras confortable.
Je sais tout ça."

Kafka sur le rivage de Haruki Murakami (un Grand Monsieur du roman contemporain)



Le début:
"— ET POUR L’ARGENT, ÇA S’EST ARRANGÉ ? demande le garçon nommé Corbeau.
Il parle de sa façon habituelle, un peu lente. Comme quelqu’un qui sort à peine d’un profond sommeil et ne peut remuer ses lèvres tant elles sont engourdies. Mais ce n’est qu’une apparence : en réalité, il est parfaitement lucide. Comme toujours.
Je hoche la tête.
— Tu as combien à peu près ?
Je lui réponds après avoir à nouveau passé les chiffres en revue dans ma tête :
— Environ quatre cent mille en liquide. Sans compter une petite somme que je pourrai retirer avec ma carte bancaire. Ça ne suffira peut-être pas mais c’est un bon début."

J'espère que cette liste plaira à Erika. Cela permet en tous cas d'avoir un choix de lecture variée et de faire diminuer un tout petit peu sa PAL.

Bon amusement à toi et à bientôt pour les chroniques.

vendredi 2 août 2013

Test

Test - Newsletter


Premier essai

La Princesse des glaces

Camilla Läckberg (Suède)



Ma lecture:

Premier épisode de la célèbre saga policière autour de 2 personnages:

- Erika Falck, la trentaine, écrivain spécialisée dans les biographies. C'est elle qui découvre le cadavre (forcément, c'est un polar et donc, il y a un cadavre ;) )

- Patrik Hedström, le flic (Ah, vous aviez deviné!). Taciturne, beau gosse aussi.

La Princesse des glaces est un policier relativement classique mais de très haut niveau. Les personnages principaux mais aussi secondaires sont très bien décrits, on a beaucoup de détails sur leur psychologie, leurs comportements. On a même droit aux petits secrets de famille, un peu comme dans le premier volet de "Millenium".

L'ambiance est froide, électrisante; j'ai vraiment très envie de découvrir les paysages du grand Nord. J'ai vu en lisant ce roman, les fjords (c'est en Norvège les fjords, pas en Suède!), les montagnes de sapins, la neige, les congères, les lacs de montagne...


Le style de Camilla Läckberg est tout en finesse, concis; elle sait où elle va mais elle n'y va pas directement. Elle arrive à nous manipuler, à nous emmener sur des fausses pistes, à croire l'incroyable aussi.

Il y a aussi nos 2 protagonistes qui vont à un moment se rencontrer, travailler ensemble, et même voire plus si affinités. On va en plus découvrir leurs passés respectifs ce qui mettre en valeur leur relation naissante.

J'ai beaucoup aimé l'histoire et je n'hésiterais pas à rempiler pour un second épisode (il y en a 6 déjà). Surtout pour Erika Falck, mélange de Gaby (Desperate Housewives) et de Miss Marple même si je suis convaincu que Camilla Läckberg n'a pas du tout pensé à ce duo :)

Un Coup de Cœur dans le genre.

Quatrième de couverture:

Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d'une amie d'enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d'eau gelée. Impliquée malgré elle dans l'enquête (à moins qu'une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l'œuvre), Erica se convainc très vite qu'il ne s'agit pas d'un suicide. Sur ce point - et sur beaucoup d'autres -, l'inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint. 

A la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge clans les strates d'une petite société provinciale qu'elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d'autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d'un peintre clochard - autre mise en scène de suicide. 

Au-delà d'une maîtrise évidente des règles de l'enquête et de ses rebondissements, Camilla Läckberg sait à merveille croquer des personnages complexes et - tout à fait dans la ligne de créateurs comme Simenon ou Chabrol - disséquer une petite communauté dont la surface tranquille cache des eaux bien plus troubles qu'on ne le pense.


Editions Babel Noir (2012) - 509 pages

vendredi 26 juillet 2013

Piège Nuptial

Douglas Kennedy (Etats-Unis)

Ma lecture:

De nouveau bluffé par Mr Kennedy! Comment résister à ce récit époustouflant de cruauté, de cynisme pur et dur. Heureusement que l'humour (noir) est présent à chaque page car je n'aimerais vraiment pas être à la place de ce pauvre touriste américain perdu dans le bush australien entouré de fous furieux.

Ce n'est pas une histoire d'amour (quoique c'est vraiment dans ce sens que démarre l'histoire); une belle rencontre improbable vu les lieux qui se transforme assez vite en kidnapping. Le mariage forcé à l'envers en sorte mais traité de façon humoristique. Ici pas d'évocation politico-religieuse, on est dans la pure comédie (noire quand même).

Ce que j'adore par-dessous tout, c'est le style de Douglas Kennedy. Avec lui, on se met très vite dans la peau du héros (!) et on vit chacun de ses déboires avec angoisse et intensité. Et ici, la souffrance est particulièrement cruelle, à petites doses de surcroît. L'épisode de la remise à neuf de la camionnette (un grand moment) et ce qui suivra est extraordinaire de cruauté.

Ce roman (le premier écrit par Kennedy sous le titre de Cul-de-Sac), est à dévorer de toute urgence. Comme quoi, vendre beaucoup de romans de qualité est possible.



Par contre, le film qui est en tiré n'a pas vraiment convaincu; qui se souvient encore de l'horrible titre: "Bienvenue à Woop Woop"

4ème de couverture:

Quand un voyage au paradis des grands espaces australiens vire au cauchemar le plus total. Un bijou d'humour noir et de suspense pour le premier roman de Douglas Kennedy, un ouvrage devenu culte et réédité aujourd'hui par Belfond dans une toute nouvelle traduction. Fasciné par une carte de l'Australie, Nick, un journaliste américain, décide de tout plaquer pour atterrir à Darwin. Une nuit fatale, un accident avec un kangourou et sa rencontre avec la jeune et robuste Angie vont le mener au cœur du bush, au milieu de nulle part, au sein d'un clan d'allumés coupés du monde. Pris au piège, Nick va devoir user de tous les moyens possibles pour échapper à ceux qui l'ont adopté à son corps très défendant. En jeu : sa survie, tant physique que mentale...

Nouvelle Traduction Du Roman Paru Sous Le Titre Cul De Sac.



Belfond - 2008 - 265 pages - ISBN 9782714445025

jeudi 25 juillet 2013

Ici on écrit aussi...

Le Phare (Version 2013)


Mon père doit monter et descendre ces escaliers au moins quinze à vingt fois par jour. C'est son domaine, son antre, sa retraite. C’est devenu son phare. Loin de tout, ignoré de tous ou presque. Il y passe des heures à regarder la mer, les vagues, les bateaux qui passent. Il lit aussi, beaucoup, de tout. Sa seule sortie de la semaine, c'est vers l'épicerie pour le ravitaillement. C'est Juliette, la jolie rousse, qui s'occupe de sa commande: du pain, du poisson, des légumes locaux, des fruits et un magazine, un seul, juste pour s'assurer que le monde tourne encore, même s'il ne s'en soucie guère.

Quand maman est morte, d'une longue maladie, dit-on pudiquement, il s'est enfui. Trois jours durant, sans un mot, sans aucune explication. Il n'est revenu que pour l'enterrement. Je lui en ai longtemps voulu. Maintenant je comprends. Tant d'années à soutenir l’insoutenable à côté de celle qu'on aime; la voir dépérir jour après jour, perdre kilos après kilos, ne quasiment plus la reconnaître pour finalement ne plus être reconnu par son épouse, abattue, détruite par la morphine. Et ne rien dire, tout emmagasiner, simplement souffrir intérieurement. Et puis, ce jour-là, le jour de la délivrance pour ma mère, enfin exploser. Expulser toute sa douleur, à s'en faire vomir. Et disparaître...

Pendant ces trois jours de fuite, il a réfléchi m'a t’il dit. Quel serait sa vie après, comment se passerait son retour à la maison ? Serait-il capable de dormir dans ce grand lit où il a partagé tant de moments intimes, tant de plaisirs partagés? Serait-il prêt à affronter ses collègues et leurs blagues de potaches, ces jeunes carriéristes qui ne pensent qu'à prendre sa place ? Non, il n'en avait plus le courage, ni l'envie, ni la force. Il a alors repensé à nos dernières vacances ensemble, sur la côte landaise, loin de l’agitation du monde extérieur. Maman était déjà malade mais elle souriait encore, croyait que ça passerait avec le temps. Elle avait besoin de repos, de l'air du large chargé d'iode nous expliquait-elle. J'étais jeune, je n'avais pas compris que je devais très vite profiter des ultimes sourires de ma mère, qu'ils allaient bientôt faire place aux crispations et grimaces de la chimio, aux souffrances journalières. Je regrette aujourd'hui ces instants, ces moments perdus et les larmes me viennent à chaque fois que je revois les photos de cette année-là.

Mon père, aussi, a regardé ces photos quand il a laissé maman à la morgue de l'hôpital. Il n'en pouvait plus, et pris de panique, il a pris sa voiture et a foncé vers les landes, seul, me laissant à ma tristesse, mon chagrin, sachant que nous ne ferions qu'empirer en restant ensemble à se souvenir d'elle. Trois heures de route sans halte, sans réfléchir, juste rouler, vite, très vite. Simplement suivre ce long ruban de bitume vers un peu de calme, une certaine liberté.

Arrivé sur la plage, il a respiré cet air si fort, si empreint de nostalgie et il a craqué, vidé son corps de toutes ces horreurs, de toutes ses douleurs. Il a marché aussi, des heures durant, les pieds dans l'eau glacée. Pour s'anesthésier l'esprit, pour oublier l'inoubliable. Quand il a revu le phare, majestueux, solidement accroché à la terre et affrontant inutilement les marées, il a compris. Un jour, le phare en aura assez de ces vagues déferlantes et abandonnera, se laissera tomber, brique par brique et s'effondrera. Il n'en restera que des photos, des souvenirs, de l'illusoire en somme.

Aujourd'hui, mon père est le gardien de ce phare, gardien de la mémoire de ma mère aussi. Il sait qu'il partira bien avant que le phare n'abdique devant les eaux de l'océan, mais il tient bon. Il vit au jour le jour sans se poser de questions. Sa vision du monde a changé, plus rien ne compte aujourd'hui à part nous. Il a de nouveau cette joie de vivre et, moi, j'ai retrouvé, sur son visage, un sourire, une certaine assurance dans la vie. C'est le plus beau cadeau qu'il peut nous faire, à moi et à maman. Pour ça, je te dis tout simplement merci.

jeudi 18 juillet 2013

La Liste de mes Envies

Grégoire Delacourt (France)

Ma lecture:

Il est clairement évident que ma chronique ne sera absolument pas objective mais le cœur a ses raisons que la raison…; c’est aussi cela qui m’oriente pour l’instant vers ce genre de romans qui navigue entre romance et drame… Ma lecture en cours : « Quand souffle le vent du Nord » de Daniel Glattauer. Les connaisseurs comprendront :)

Ceci dit « La liste de mes envies » est pour moi un vrai coup de cœur ; une écriture fine pleine d’ironie, avec Jocelyne qui s’aime malgré ces rondeurs, ces défauts, avec Jo devenu cruel, brutal… Des personnages extrêmement bien construits, des émotions douces amères aussi. Les passages où Jocelyne s’occupe de son père par paquets de 6 minutes sont des grands moments emplis d’humanité et de désespoir.

Il est clair que leurs vies respectives ne sont pas roses mais ils ne sont pas non plus les plus malheureux ; ils sont plutôt proches de nous et cela renforce encore plus l’attachement du lecteur.

C’est aussi une belle réflexion sur les relations, sur le bonheur et le partage.

Refaire le coup de « L’argent ne fait pas le bonheur » est un peu simpliste mais il faut lire entre les lignes et se rendre compte des peurs qui se cachent derrière les indécisions, les non-dits. Jocelyne ne sait pas où son couple va mais elle sait ce qu’elle ne veut plus. Elle est surtout très lucide sur les principaux événements de son existence et sur le probable impact de ce gain inespéré.

Un livre coup de cœur que je relirais sans aucun doute et que je conseillerais volontiers.

Le début:

« On se ment toujours.

Je sais bien, par exemple, que je ne suis pas jolie. Je n’ai pas des yeux bleus dans lesquels les hommes se contemplent ; dans lesquels ils ont envie de se noyer pour qu’on plonge les sauver. Je n’ai pas la taille mannequin ; je suis du genre pulpeuse, enrobée même. Du genre qui occupe une place et demie. J’ai un corps dont les bras d’un homme de taille moyenne ne peuvent pas tout à fait faire le tour. Je n’ai pas la grâce de celles à qui l’on murmure de longues phrases, avec des soupirs en guise de ponctuation ; non. J’appelle plutôt la phrase courte. La formule brutale. L’os du désir, sans la couenne ; sans le gras confortable.

Je sais tout ça. »

Quatrième de couverture:

Jocelyne, dite Jo, rêvait d’être styliste à Paris. Elle est mercière à Arras. Elle aime les jolies silhouettes mais n’a pas tout à fait la taille mannequin. Elle aime les livres et écrit un blog de dentellières. Sa mère lui manque et toutes les six minutes son père, malade, oublie sa vie. Elle attendait le prince charmant et c’est Jocelyn, dit Jo, qui s’est présenté. Ils ont eu deux enfants, perdu un ange, et ce deuil a déréglé les choses entre eux. Jo (le mari) est devenu cruel et Jo (l’épouse) a courbé l’échine. Elle est restée. Son amour et sa patience ont eu raison de la méchanceté. Jusqu’au jour où, grâce aux voisines, les jolies jumelles de Coiff’Esthétique, 18.547.301€ lui tombent dessus. Ce jour-là, elle gagne beaucoup. Peut-être.




Editions JC Lattès (Contemporaine) (2013) -  192 pages

vendredi 29 mars 2013

Les Neiges Bleues

Piotr Bednarski (Pologne)

C'est avec ce titre poétique que Babelio et son opération Masse Critique m'a tapé dans l'oeil. Et pourtant je ne connaissais pas du tout l'auteur, Piotr Bednarski ni même aucun autre auteur polonais d'ailleurs. Mais il faut essayer et découvrir de nouveaux horizons.




Ma lecture:

Les Neiges Bleues est un recueil de nouvelles très court (187 pages) mais ces nouvelles sont toutes liées entre elles par les situations, les personnages, le lieu.

Ces petites histoires se déroulent en Sibérie, au coeur du système répressif soviétique. Les protagonistes sont des familles, exilés, qui ont soit des maris au front soit en prison ou déportés.

Il y a l'école, les conflits entre amis, la vie de tout les jours, l'absence d'un parent, la recherche perpétuelle de nourritures, de biens indispensables ou non...

Les paysages sont somptueux malgré l'horreur du sort inéluctable des habitants des lieux. On arrive même à sentir le vent piquer nos joues et brûler nos poumons.

Les titres des nouvelles donnent aussi le ton:
- Le tricot de marin
- Le Sermon sur la montagne
- Néfertiti
- Le clown
- Cygnes
- Le champagne rouge
- Le Bienheureux
- Le berceau
- La mission
- La rencontre
- Sacha
- Le cercueil
- La chapka de zibeline
- L'école buissonnière
- Une tombe à l'européenne
- La prière
- L'amour
- Une réitération de Job

Il y est beaucoup question d'amitié, d'amour, de jalousie, de fidélité, de promesses, d'honneur...
Les enfants ont beaucoup d'importance dans ces cités où ils sont synonymes d'espoir, d'avenir, de changement peut-être. On y parle aussi politique évidemment, religion aussi mais sans préjugés ni parti pris.

J'ai beaucoup aimé ces petites histoires; certains personnages (Petia, Beauté, Pakhomius...) sont exceptionnellement attachants; le style est sobre mais chaleureux bien loin de l'ambiance sibérienne. Nos propres sentiments sont eux manipulés entre joie (minime mais il faut bien s'en contenter), peines (peu survivront) et rage (devant tant d'horreur et d'injustice).

Je vous invite  à découvrir cet auteur qui a véritablement vécu la déportation en Sibérie et qui arrive à nous en parler avec force et conviction. Il est à noter que les Neiges Bleues est son premier roman traduit en français.

Merci encore à Babelio et aux Editions du Livre de Poche pour cet agréable partage.

Le début:


"Le tricot de marin

Nous étions toujours affamés, loqueteux, pleins de poux. La boule tondue à zéro, aux ciseaux et non à la tondeuse, donc en marches d'escalier, et nos têtes avaient l'apparence de pyramides mal bâties. Nous portions des culottes de cheval militaires, toujours trop grandes, qui nous arrivaient presque aux aisselles. Chacun les ajustait tout seul et de son mieux selon ses besoins, jamais une mère ou une soeur, et jamais, Dieu merci, de couturière. L'important était que les jambes puissent bouger librement et jouer à tout moment leur rôle. Le vêtement de dessus consistait en une veste ouatinée piquée, ce smoking soviétique des exilés et des déportés."

Quatrième de couverture:

La température était tombée en dessous de moins quarante degrés. La neige se fit bleue et la limite entre terre et ciel s'estompa. le soleil, dépouillé de sa splendeur et privé de son éclat, végétait désormais dans une misère prolétarienne.
Le froid vif buvait toute sa chaude et vivifiante liqueur - désormais seuls le feu de bois, l'amour et trois cent grammes quotidiens d'un pain mêlé de cellulose et d'arêtes de poisson devaient nous défendre contre la mort.

Au coeur du système répressif soviétique des années 1940, en Sibérie, un petit garçon de huit ans tente de conserver sa joie de vivre.
Malgré les morts, les disparitions, les emprisonnements, le jeune Petia va survivre grâce à la foi mais, surtout, grâce à la poésie.

Un récit autobiographique bouleversant.


Editions Le Livre de Poche (2004) - 187 pages

vendredi 8 mars 2013

A la santé du feu

Dorothée Werner (France)


Ma lecture:

A la santé du feu est mon premier partenariat au sein de Livr@ddict en collaboration avec les éditions JC Lattès.

Mon opinion sur ce roman ne va pas être simple pour moi; il y a à cela deux bonnes raisons:

1. le sujet: la maladie, sa propre maladie. Ici, la narratrice raconte son vécu devant la maladie, le cancer, ses doutes, ses angoisses, l'attente de la confirmation, son combat intérieur...

2. le style; des phrases courtes, cinglantes comme peut aussi l'être le mal qui la ronge. Entre le parler et l'écriture rapide sans re-lecture.

Je vais un peu développer pour commencer le second point.
J'ai adoré le style! Par moments, je lisais quelques pages et je pensais à Céline, son langage si proche du parler. A d'autres c'était "le festin nu" de William Burroughs et ses délires psychotiques. Il faut s'accrocher à ce texte, il y a des passages difficiles à suivre tant l'esprit de la narratrice s'évade, part dans tous les sens. On parle d'un sujet et on passe à un autre sans trop de transitions et on revient au premier...

Moi j'ai beaucoup aimé mais je pense que certains lecteurs, plus jeunes ou moins ouverts, auront de la peine à poursuivre et ce serait dommage.



Le sujet, maintenant, m'a laissé plutôt perplexe. Parler de sa maladie est un acte très personnel qui, je pense, doit être bénéfique au malade. Peu importe de quoi l'on parle, du bien ou du mal que l'on peut écrire sur telle ou telle personne. Par contre, intéresser un lecteur ne sera pas simple.
Dorothée Werner m'a touché souvent, ennuyé voire révolté quelques fois mais c'est normal; chacun devant une telle injustice, aura un comportement unique.

Je n'ai pas aimé que la narratrice ne parle que très peu de ses enfants, de ses amis, qu'elle se focalise surtout sur elle-même... mais elle ne dit quasiment rien sur elle, son travail, où elle habite...

J'ai aimé ses interrogations, ses sautes d'humeur, ses coups de gueule, sa quête d'espoir en dehors de la médecine conventionnelle...

Bref, j'ai passé un très agréable moment de lecture. Un tout grand merci aux éditions JC Lattès pour ce partage et à Livr@ddict pour l'organisation.

Le début:

"Le 1er jour.
Je meurs peut-être bientôt. Au prochain rendez-vous, le médecin l’annoncera-t-il d’un air gêné ? Il prendra des pincettes, bouche tordue, il pèsera laborieusement chaque mot, te donne pas tout ce mal, vieux, je comprendrai au quart de tour : catastrophe intergalactique, sortie de route définitive, tragédie banale, chagrin et rideau. Mais pas sûr. Alors, je serais toute ouïe et plus que ouïe, j’agripperais ma chance fissa et je me faufilerais entre les griffes du mal sans demander mon reste."

Synopsis:


Comment vivre avec une bombe à retardement sous la peau ?

« Laissez-vous faire deux secondes, fermez les yeux, imaginez qu un jour on vous apprend une catastrophe. Pensez à une scène précise, une heure de la journée, une lumière, une ambiance. Quelle est la différence entre la minute juste avant et celle juste après ? Vous êtes assis dans le même fauteuil, buvant le même thé dans la même maison, vous vous mouvez dans le même corps, vous n en souffrez pas plus que ce matin, pas moins non plus, tout est profondément familier, le soleil finit par décliner comme chaque jour, rien n a donc changé. Et pourtant si.»

Une fille passe un examen médical et paf, suspicion. Mais pas sûr. Elle a déjà connu d autres tempêtes sous la peau, mais ce jour-là fini de rire. Pour savoir ce que lui réserve son destin, il va falloir attendre. Attendre, la vache. Attendre un nouvel examen qui confirmera la catastrophe, ou bien qui l annulera. Dans quarante jours, la biologie tranchera.
Ce livre est le journal, écrit à la première personne, de ce suspens existentiel, de ces quarante jours âpres et rugueux. La chronique d un espoir fou, la rage et l amour mêlés. Une enquête aussi, un pistolet sur la tempe, sur le pourquoi du comment, parce qu'il s agit de trouver une issue, et fissa.

Un récit aussi poignant qu'urgent sur l'attente et la solitude existentielle.



Editions JC Lattès (2013) - 315 pages

mardi 5 mars 2013

The Curious Incident of the Dog in the Night-Time

Mark Haddon (Etats-Unis)


Lu dans le cadre de la quatrième édition du Challenge Livra'deux pour Pal'Addict plus communément appelé LDPA 4 organisé génialement par Galleanne et hébergé sur Livr@ddict.




Pour cette nouvelle édition, XL m'avait choisi:


Pas simple de se décider mais j'ai finalement lu:

Ma lecture:

Ce roman est dans ma PAL depuis très longtemps, quelques années sans aucun doute. J'ai probablement déjà entamé cette lecture mais sans aller jusqu'au bout et au final je me demande bien pourquoi.

L'histoire est bien ficelée; le style clair, précis même en VO, même lorsque les propos sont plus scientifiques ou mathématiques.

Le découpage des chapitres ne doit même pas vous troubler; on commence au chapitre 2, ensuite 3, puis 5, 7, 11... soit les nombres premiers, évidemment...

Christopher, le narrateur, héros de cette histoire est autiste, victime du syndrome d'Asperger. Ce trouble provoque chez Christopher des phobies assez étranges (certaines couleurs, le contact avec d'autres personnes, il connait les nombres premiers jusque 7057, il fait des listes pour ne rien oublier...). Il est peu sociable, a des difficultés à comprendre l'étrange monde des adultes et se retrouve embarqué dans une pseudo-enquête policière.

Il va découvrir non seulement le meurtrier mais aussi certaines vérités sur sa famille, sur sa propre existence; ce qui fera éclater sa carapace d'indifférence liée à son handicap.

Mark Haddon au final réussit à faire passer un message joyeux (grâce à l'humour parfois involontaire de Christopher) de compréhension vis-à-vis de certaines différences et nous aide à regarder ce qui nous entoure de façon bien différente. Le succès de ce roman tient aussi au fait que l'auteur ne plaint jamais Christopher mais qu'il l'associe dans l'écriture grâce aux dessins, croquis, schémas qui font partie intégrante du roman.

Un très joli choix, un grand moment de lecture. Merci beaucoup à XL.

Le début:

2. It was 7 minutes after midnight. The dog was lying on the grass in the middle of the lawn in front of Mrs. Shears's house. Its eyes were closed. It looked as if it was running on its side, the way dogs run when they think they are chasing a cat in a dream. But the dog was not running or asleep. The dog was dead. There was a garden fork sticking out of the dog. The points of the fork must have gone all the way through the dog and into the ground because the fork had not fallen over. I decided that the dog was probably killed with the fork because I could not see any other wounds in the dog and I do not think you would stick a garden fork into a dog after it had died for some other reason, like cancer, for example, or a road accident. But I could not be certain about this.

Quatrième de couverture:

Christopher John Francis Boone knows all the countries of the world and their capitals and every prime number up to 7,057. He relates well to animals but has no understanding of human emotions. He cannot stand to be touched. Although gifted with a superbly logical brain, Christopher is autistic. Everyday interactions and admonishments have little meaning for him. Routine, order, and predictability shelter him from the messy wider world. Then, at fifteen, Christopher's carefully constructed world falls apart when he finds his neighbor's dog, Wellington, impaled on a garden fork, and he is initially blamed for the killing.

Christopher decides that he will track down the real killer and turns to his favorite fictional character, the impeccably logical Sherlock Holmes, for inspiration. But the investigation leads him down some unexpected paths and ultimately brings him face to face with the dissolution of his parents' marriage. As he tries to deal with the crisis within his own family, we are drawn into the workings of Christopher's mind.

And herein lies the key to the brilliance of Mark Haddon's choice of narrator: The most wrenching of emotional moments are chronicled by a boy who cannot fathom emotion. The effect is dazzling, making for a novel that is deeply funny, poignant, and fascinating in its portrayal of a person whose curse and blessing are a mind that perceives the world literally.

The Curious Incident of the Dog in the Night-Time is one of the freshest debuts in years: a comedy, a heartbreaker, a mystery story, a novel of exceptional literary merit that is great fun to read.

MARK HADDON is a writer and illustrator of numerous award-winning children's books and television screenplays. As a young man, Haddon worked with autistic individuals. He teaches creative writing for the Arvon Foundation and at Oxford University. He lives in Oxford, England.


Editions Vintage Books (2004) - 224 pages

jeudi 7 février 2013

Livra'deux pour pal'Addict - Edition 4

Nous voici déjà à la 4ème édition de Livra'deux pour pal'Addict organisée par Galleane sur Livraddict.



J'avais déjà participé avec grand plaisir aux 2 premières éditions et j'avais fait une pause pour la troisième.
Je repars donc cette fois avec un nouveau binôme puisque je me suis associé à XL dont le blog est intitulé: "O Comme Colomb".

Le principe est simple:


En binôme, chacun choisi dans la PAL de l'autre, trois livres :
* Qu'il a lu et aimerait faire découvrir à son partenaire
* Dont il aimerait avoir l'avis d'un ami
* Des titres qui vous interpellent pour leur résumé...

Sur ces trois livres, vous en choisissez un et dans un délai imparti, vous devez le lire et en faire un avis.
Les dates:
1. Vous avez jusqu'au 15 février pour vous inscrire, en binôme ou au tirage au sort.
*Pour les binômes tirés au sort, vous aurez le nom de votre partenaire peu après le 15.
2. Le challenge se termine le 30 avril.


Elle m'a déjà concocté mon programme ici et je devrais choisir entre:

- The Curious Incident of the Dog in the Night-Time de Mark Haddon (en VO chez moi)


- Le Festin Nu de William Burroughs


- GATACA de Franck Thilliez (la suite du Syndrome [E] que j'avais adoré)


Bref, le choix ne sera pas facile mais il faut malgré tout choisir et ce sera donc:

The Curious Incident of the Dog in the Night-Time de Mark Haddon

Et bien sur, je me dois de lui préparer un menu digne d'un repas de fête et comme d'habitude je n'ai pas pu m'empêcher de lui faire une liste thématique...

XL devra choisir entre:

Dix Mille Guitares de Catherine Clément (qui nous avait aussi sorti le Voyage de Théo, époustouflant)


Le Rhinocéros qui citait Nietzsche de Peter S. Beagle


La Colère du Rhinocéros de Christophe Ghislain, intrigué par le résumé.


Au moins la thématique est claire et j'espère qu'elle plaira à XL. Cela permet en tous cas d'avoir un choix de lecture variée et de libérer au moins un rhinocéros :)

Bon amusement à toi et à bientôt pour les chroniques.

mercredi 6 février 2013

L'Oeil de Caine

Patrick Bauwen (France)

Ma lecture:

Les apparences sont trompeuses...

Patrick Bauwen nous livre un thriller explosif basé sur une émission de télé-réalité plutôt classique: regrouper une dizaine de personnages au caractère bien typé et surtout qui cachent un secret bien enfoui au fond d'eux.

Mais comme dans tout bon thriller, rien ne se passe comme prévu. Un petit malin, psychopathe déjanté, va les kidnapper, les emmener contraints et forcés à vivre dans des conditions dantesques: un village abandonné au milieu de nulle part ou plutôt du désert, une mine elle aussi abandonnée, une chaleur implacable, une réserve d'eau polluée...

Quand aux personnages, ils font la force de ce roman:
- une mannequin nymphomane
- un ex-médecin assassin et alcoolique
- l'ex-femme de l'ex-médecin, si vous me suivez encore
- un enfant de dix ans renfermé, très renfermé
- un flic qui fait le dur
- une femme réservée (mais quel secret peut-elle cacher?)
- un retraité, un informaticien,
- et encore d'autres à découvrir

Le rythme est haletant et l'intrigue extrêmement prenante. Il y a très peu de temps mort, juste le temps de passer d'un personnage à l'autre, qu'il se fasse tuer ou pas, qu'il délivre son secret ou pas... 
Il y a aussi des liens existants qui apparaissent au grand jour, des liens qui se tissent au fur et à mesure de l'isolement ou à cause de la traque du tueur; bref, un très bon thriller psychologique; une vraie toile d'araignée en huis clos tissée par un Patrick Bauwen en grande forme.

Et que dire de la fin? Moi, je n'ai presque rien vu venir; et pourtant il y a pas mal d'indices qui parsèment le récit mais on se laisse trop prendre au jeu tant l'intrigue est prenante.

Attention: roman addictif! Je vous aurais prévenu :)

Les autres romans de Patrick Bauwen:
- Monster (2009) - Complots, meurtres, disparitions....
- Seul à savoir (2010) - Jeux de piste, harcèlement...

Le début:
« Seith va mourir, il le sait. Le fait qu’il n’ait que douze ans n’y changera rien. »

Quatrième de couverture:
Tout le monde cache quelque chose.
Votre voisin, votre femme, votre ami...Et si vous pouviez tout savoir ?Connaître leurs peurs, leurs secrets intimes ?Dix candidats, dix secrets.
Des gens comme vous et moi. Enfin comme vous surtout. Parce que moi, je ne suis pas au programme : je suis l'invité surprise. Celui qui rôde en attendant son heure. Celui qui va les embarquer là où rien n'est prévu. Dans mon jeu sanglant. Mon propre mystère.






Editions Le Livre de Poche (2008) - 477 pages