vendredi 27 avril 2012

Tout est sous contrôle

Hugh Laurie (Angleterre)


Ma lecture:

J'adore le Dr. House! Mais qu'en est-il de Hugh Laurie comme écrivain? Allais-je retrouver le cynisme et l'humour noir dans ce roman policier?

Après avoir terminé, je me suis dit: "ouais, pas mal" mais aussi "quel fouilli, quelle histoire". Il m'est totalement impossible de résumer simplement cette histoire tellement elle m'a semblé compliquée, incompréhensible par moments. Il y a des ellipses qui m'ont beaucoup dérangé tout au long du roman. On passe d'un endroit à un autre, sans explication et cela nuit fortement à la compréhension.

Par contre, il y a beaucoup d'humour et on se situe entre le Dr.House (pourquoi s'en priver quand on se met dans sa peau depuis maintenant 7 ou 8 saisons) et les Monty Python's (pour l'humour British décalé) et c'est ce qui fait le succès de ce premier roman.

Les personnages tout au long du récit sont relativement bien campés même, si je dois bien avouer, les avoir mélangés quelque fois. Il faut aussi préciser que le Thomas Lang est, par moment, imbuvable et méprisant mais on s'y attache quand même au vu de ce qu'il doit vivre pour s'en sortir.

En bref, un bon moment sans plus. Si vous venez pour le polar, il y a beaucoup mieux (Le Carré, Coben, Connelly, Vargas, Thilliez, Lehane et bien d'autres); si vous venez pour l'humour, ça peut vous convenir mais on est loin de rire à chaque page quand même.

Quatrième de couverture:

On peut avoir un caractère de chien, un sens de la répartie assassin, mais rester, même malgré soi, un mec bien. Hugh Laurie, formidable interprète du Dr. House, a largement su le prouver sur le petit écran, il récidive avec ce thriller palpitant dont le héros, Thomas Lang est un ancien militaire d'élite qui, hormis sa Kawasaki ZZR1100, n'a pas grand chose à perdre. Aussi, lorsqu'on lui propose 100 000 dollars pour tuer Mr. Woolf, un riche homme d'affaire londonien, Thomas ne se contente pas de refuser poliment, mais pousse l'indécence jusqu'à essayer de prévenir la future victime du complot qui se trame contre lui. Une bonne intention ? L'enfer en est pavé. On retrouve dans ce thriller aussi prenant qu'un livre de Robert Ludlum, aussi décapant qu'un épisode de Dr. House, le mauvais esprit salvateur de Hugh Laurie, au service d'une intrigue passionnante et d'un personnage qu'on n'oubliera pas de sitôt.

Editions Points (2010) - 425 pages

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mercredi 25 avril 2012

Les Monades Urbaines

Robert Silverberg (Etats-Unis)


Ma lecture:

Un grand classique de la Science-Fiction qui n'a pas (trop) vieilli mais est-ce encore vraiment de la SF?
Trois grands thèmes y sont développés:
  • La verticalité pour lutter contre la surpopulation. Il y a déjà de bons exemples actuels de tour gigantesque (Dubai et ses 828 mètres n'est pas très loin de la Monade imaginée par Silverberg)
  • La liberté sexuelle. Ecrit peu après 1968, la liberté sexuelle (et l'utilisation des drogues, psychotropes, hallucinogènes) est totale. On va même plus loin en encourageant cette liberté; nul n'a le droit de refuser les promenades nocturnes. Il n'y a ni tabou, ni intimité.
  • La ségrégation ou hiérarchie des classes. Ici elle est aussi verticale: au pied du building, on retrouve les ouvriers et au somment les dirigeants. Bref, rien de nouveau de ce côté non plus.

Au cours des 2 ou 3 premières nouvelles, ce monde semble bien organisé; tout le monde est ou parait heureux mais c'est au fil des nouvelles que l'utopie devient dystopie et qu'on retrouve une société totalitariste, dictatoriale. Poussant même certains habitants de la monade à s'enfuir, tout abandonner pour retrouver ce qu'ils croient être une certaine liberté. D'autres, encore, choisiront des moyens plus expéditifs...

Mon avis est plutôt positif même si l'ensemble de ces 7 nouvelles est variable en qualité. L'importance un peu trop marquée à mon goût pour les ébats, promenades nocturnes et descriptions liés à la liberté sexuelle peut lasser voire choquer certaines âmes sensibles.

Quatrième de couverture:

La planète Terre en l'an 2381 : la population humaine compte désormais plus de 75 milliards d'individus, entassés dans de gigantesques immeubles de plusieurs milliers d'étages. Dans ces monades, véritables villes verticales entièrement autosuffisantes, tout est recyclé, rien ne manque. Seule la nourriture vient de l'extérieur. Ainsi, l'humanité a trouvé le bonheur. Des bas étages surpeuplés et pauvres aux étages supérieurs réservés aux dirigeants, tous ne vivent que dans un but : croître et se multiplier. Plus de tabous, plus de vie privée, plus d'intimité. Chacun appartient à tout le monde. La jalousie et le manque n'existent plus. Contentez-vous d'être heureux. La monade travaille pour vous et maîtrise tout. Quand à ceux qui n'acceptent pas le système, les anomos, ils seront eux aussi recyclés. Pour le bien-être du plus grand nombre...

Editions Livre de Poche (1971) - 253 pages

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mardi 24 avril 2012

PAL


A mon tour de craquer et de renflouer ma PAL. C'est vrai que je suis très loin de certain(e)s et leurs immmmmenses PAL de plus de 50, voire 100 livres, mais bon, une passage à la librairie et me voilà avec 3 nouveaux romans.

Purge de Sofi Oksanen
La fiche Livr@ddict est ici

Les Corrections de Jonathan Franzen
La fiche Livr@ddict est ici

Les Univers Multiples - Tome 1: Temps de Stephen Baxter
La fiche Livr@ddict est ici



Comme vous pouvez le constater, la sélection est très éclectique:

Purge m'attire depuis longtemps: c'est le prix Femina Etranger 2010 (ce que je trouve être extrêmement positif contrairement à certains autres prix...), l'histoire se passe en Union Soviétique (je suis fan de Dostoïevski), les critiques des livr@ddictiens sont très bonnes.

Les Corrections, également, me faisaient de l'oeil depuis un moment. J'ai déjà failli me faire piéger par Freedom mais les avis ne le mettaient pas au même niveau que "Les Corrections"; donc j'ai craqué.

Les Univers Multiples: celui-ci c'est un choix au hasard. Je cherchais une saga, des romans avec plusieurs tomes mais avec quelques conditions préalables: pas de vampires, plutôt SF, pas trop roman jeunesse, pas trop Fantasy, plutôt intelligent, pas décalé, plutot sérieux... Bref, mon choix s'est porté sur Stephen Baxter. On verra.

Si vous avez des avis sur mes choix, n'hésitez pas à les partager sur ce blog.

lundi 23 avril 2012

Ici on écrit aussi... (Episode 1)

Nouvelle rubrique sur le blog avec ce petit texte sans prétention.

 

Le Phare


Mon père doit monter et descendre ces escaliers au moins quinze à vingt fois par jour. C'est son domaine, son antre, sa retraite. C’est devenu son phare. Loin de tout, ignoré de tous ou presque.

Quand maman est morte, d'une longue maladie, dit-on pudiquement, il s'est enfui. Trois jours durant, sans un mot, sans aucune explication. Il n'est revenu que pour l'enterrement. Je lui en ai longtemps voulu. Maintenant je comprends. Tant d'années à soutenir l’insoutenable à côté de celle qu'on aime; la voir dépérir jour après jour, perdre kilos après kilos. Et ne rien dire, simplement souffrir intérieurement. Et, ce jour-là, le jour de la délivrance pour ma mère, enfin exploser. Expulser toute sa douleur, à s'en faire vomir.

Pendant les trois jours de fuite, il a réfléchi m'a t’il dit. Quel serait sa vie après, comment se passerait son retour à la maison ? Serait-il prêt à affronter ses collègues et leurs blagues de potaches, ces jeunes carriéristes qui ne pensent qu'à prendre sa place ? Non, il n'en avait plus le courage, ni l'envie, ni la force. Il a alors repensé à nos dernières vacances ensemble, sur la côte landaise, loin de l’agitation du monde extérieur. Maman était déjà malade mais elle souriait encore, croyait que ça passerait avec le temps. Elle avait besoin de repos, de l'air du large chargé d'iode nous expliquait-elle. J'étais jeune, je n'avais pas compris que je devais profiter des ultimes sourires de ma mère, qu'ils avaient bientôt faire place aux crispations et grimaces de la chimio. Je regrette aujourd'hui ces instants et les larmes me viennent à chaque fois que je revois les photos de cette année-là.
 
Mon père, aussi, a regardé ces photos quand il a abandonné maman à la morgue de l'hôpital.  Il a pris sa voiture et a foncé vers les landes. Trois heures de route sans halte, sans réfléchir, juste rouler devant soi, vite, très vite.
 
Arrivé sur la plage, il a respiré cet air si fort, si empreint de nostalgie et il a craqué, vidé son corps de toutes ces horreurs. Il a marché aussi, des heures durant, les pieds dans l'eau glacée. Pour anesthésier l'esprit. Quand il a vu le phare, majestueux et affrontant inutilement les marées, il a compris. Un jour, le phare en aura assez de ces vagues déferlantes et abandonnera, se laissera tomber, brique par brique et s'effondrera. Il n'en restera que des photos, des souvenirs, de l'illusoire en somme.
 
Aujourd'hui, mon père est gardien de ce phare, gardien de la mémoire de ma mère aussi. Il sait qu'il partira bien avant que le phare n'abdique devant les eaux de l'océan, mais il tient bon. Il vit au jour le jour. Il a de nouveau cette joie de vivre et, moi, j'ai retrouvé, sur son visage, un sourire. C'est le plus beau cadeau qu'il peut nous faire, à moi et à maman. Pour ça, je te dis tout simplement merci. 



Vos commentaires sont les bienvenus afin de poursuivre cette nouvelle rubrique et d'améliorer la qualité des textes proposés...
 

vendredi 20 avril 2012

Syngué Sabour : Pierre de patience

Atiq Rahimi (Afghanistan/France)


 Ma lecture:
Ce Prix Goncourt 2008 me rend perplexe et mitigé dans ma critique.
Le texte est beau mais pesant, répétitif, insoutenable par moments. Je trouve que le récit manque de profondeur. Qui est l'homme couché? Qu'a-t-il vécu pour en arriver là? D'où viennent les frustations de son épouse? Qui sont ces enfants cachés puis disparus?

Sa femme, quant à elle, passe du rires aux larmes, de la tristesse à la colère et c'est ce qui fait la grandeur du texte. La vie de femme musulmane est loin d'être simple et je ne veux pas entrer dans un débat culturel mais j'accepte de n'être ici qu'un simple lecteur qui donne son avis totalement subjectif et très dépendant de sa propre culture, de sa vision de la vie, de son vécu.

Je comprends où veux en venir Atiq Rahimi en dépeignant cette femme, sa vie, ses convictions, ses joies, ses tristesses, ses frustations. Malgré cela, il m'a été difficile d'entrer dans l'histoire. J'aurais apprécié plus de détails, plus de longueurs, d'explications. Ici, c'est au lecteur de deviner, de se faire sa propre vision de ce qu'elle vit et a vécu.

J'adore la littérature africaine/moyen-orientale comme Naguib Mahfouz, Alaa al-Aswani, Amin Maalouf, Amadou Hampâté-Bâ, Khaled Hosseini, Yasmina Khadra ou ceux qui ont écrit sur ces régions comme Laurent Gaudé, Gil Courtemanche, et j'en oublie plein d'autres. Il est certain, par contre, que Syngué sabour ne sera pas "mon" meilleur roman parmi ceux que j'ai cité plus haut.

4ème de couverture:
Syngué sabour [sége sabur] n.f. (du perse syngue " pierre ", et sabour " patiente "). Pierre de patience. Dans la mythologie perse, il s'agit d'une pierre magique que l'on pose devant soi pour déverser sur elle ses malheurs, ses souffrances, ses douleurs, ses misères... On lui confie tout ce que l'on n'ose pas révéler aux autres... Et la pierre écoute, absorbe comme une éponge tous les mots, tous les secrets jusqu'à ce qu'un beau jour elle éclate... Et ce jour-là on est délivré.


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Editions Folio (2008) - 137 pages

mardi 17 avril 2012

Le jeu de l'ange

Carlos Ruiz Zafón (Espagne)


Ma lecture:
J'avais vraiment adoré "L'ombre du vent" le précédent roman de Carlos Ruiz Zafón et celui-ci en est le digne successeur.
De nouveau, on traverse Barcelone de part en part, on retrouve avec grand plaisir la librairie de Monsieur Sempere et la bibliothèque des livres perdus (lieu que seul vous, moi et l'auteur connaissons...).

L'histoire est un mélange de thriller, de romance et de fantastique; ce qui peut déranger certains fans de la première oeuvre. Cette diversité de genres ne m'a pas choqué mais cela diminue légèrement l'impact du roman. Par contre, les personnages sont tous impeccablement campés et les descritpions de Barcelone (dont certains quartiers très mal famés) sont exceptionnelles; le style, lui, n'a pas changé.

Je n'ai pas pu quitter le roman avant d'avoir pu savoir qui était cet infame patron, comment David Martín allait échapper à ses poursuivants et comment aller se terminer ses incroyables (parfois malheureusement peu crédibles) aventures.

Bref, un très bon moment de littérature même si "L'ombre du vent" reste son meilleur roman pour moi.

Quatrième de couverture:
Barcelone, années 1920. David Martin, dix-sept ans, travaille au journal La Voz de la Industria. Son existence bascule un soir de crise au journal : il faut trouver de toute urgence un remplaçant au feuilletoniste dominical. Sur les conseils de Pedro Vidal, chroniqueur à ses heures, David est choisi. Son feuilleton rencontre un immense succès et, pour la première fois, David est payé pour ce qu'il aime le plus au monde : écrire.
En plein succès, David accepte l'offre de deux éditeurs peu scrupuleux : produire à un rythme effréné des feuilletons sous pseudonyme. Mais après quelques années, à bout de force, David va renoncer. Ses éditeurs lui accordent alors neuf mois pour écrire son propre roman. Celui-ci, boudé par la critique et sabordé par les éditeurs, est un échec. David est d'autant plus désespéré que la jeune fille dont il est amoureux depuis toujours - et à laquelle le livre est secrètement dédié - va épouser Pedro Vidal.
Son ami libraire, Sempere, choisit ce moment pour l'emmener au Cimetière des livres oubliés, où David dépose le sien. Puis arrive une offre extraordinaire : un éditeur parisien, Corelli, lui propose, moyennant cent mille francs, une fortune, de créer une texte fondateur, sorte de nouvelle Bible, « une histoire pour laquelle les hommes seraient capables de vivre et de mourir, de tuer et d'être tués, d'offrir leur âme ».

Du jour où il accepte ce contrat, une étrange mécanique du meurtre se met en place autour de David. En vendant sa liberté d'écrivain, aurait-il vendu son âme au diable ? Épouvanté et fasciné, David se lance dans une enquête sur ce curieux éditeur, dont les pouvoirs semblent transcender le temps et l'espace.



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Editions Pocket (2010) - 672 pages

lundi 16 avril 2012

Guide de l'incendiaire des maisons d'écrivains en Nouvelle-Angleterre

Brock Clarke (Etats-Unis)



Ma lecture:
Quelle histoire loufoque! Ce roman m'a fait replonger des années en arrière quand je lisais John Irving. Il y a pas mal de points communs entre ces deux écrivains: le New Hampshire bien sur, le rôle du père, la famille éclatée... et l'humour même si par moments, ce n'est pas forcément amusant.

Ce "Guide" est écrit par Sam, cafouilleur professionnel. Il nous raconte qu'il a incendié (par accident) la maison d'Emily Dickinson et par conséquence, brulés vifs un couple en plein ébats. De ce tragique évènement, en découle toute une série d'autres accidents: un séjour en prison et le rôle des financiers, l'éloignement familial (et même plus), un mariage, une rupture, la vengeance du fils du couple brulés, d'autres incendies de maison d'écrivains... et j'en passe...


Un livre que je recommande pour ceux qui ont aimés John Irving ou John Kennedy Toole. C'est drôle, loufoque; Sam est par moments émouvant et le plus souvent insupportable de bêtise humaine, d'absence de sentiments, de cruauté...

La quatrième de couverture:
L’histoire tragique et véridique de Sam Pulsifer, « l’homme qui » , à 18 ans, « a accidentellement réduit en cendres la maison d’Emily Dickinson à Amherst (Massachusetts) » et qui, ce faisant, a tué un couple en train de forniquer sur le lit de la poétesse. Résultat : dix ans de prison. Ensuite, réinsertion et formatage, loin des livres surtout (sa mère est professeur de lettres et son père éditeur). Le gentil Sam réussit dans le packaging, se marie, a deux enfants, s’installe non loin d’Amherst, dans un lotissement bidon baptisé Camelot, un cauchemar avec pelouses et maisons à bardeaux synthétiques bleu pastel qui le ravit.


Serait-ce la paix, enfin ? Non, car Sam le cafouilleur a menti : il a caché son passé à sa femme, Anne-Marie. Dix ans plus tard surgit un certain Thomas Coleman, le fils des gens qu’il a, sans le vouloir, fait cramer, bien décidé à lui pourrir la vie. Pour commencer, il dit à Anne-Marie que Sam la trompe et l’épouse meurtrie vire illico son incendiaire. Réfugié chez ses parents qui ont balancé tous leurs livres et noyé leur chagrin dans l’alcool, Sam se console à la bière. Tout irait le moins mal possible si les maisons d’écrivains des environs ne se mettaient à brûler, celle d’Edward Bellamy, celles de Mark Twain et de Robert Frost, d’autres encore. Qui ose ces actes sacrilèges ? Et pourquoi ?

Innocent et premier suspect, Sam joue au détective.






N'hésitez pas à partager vos avis... comme Praline.
 
Editions Le Livre de Poche (2011) - 414 pages

Ouverture du blog "Guide de Lecture".

Ce blog sera l'occasion pour moi de partager mes lectures, mes coups de coeur, même mes coups de gueule...

BenoitD67

http://www.livraddict.com