Agota Kristof (Hongrie - Suisse)
Ma lecture:
Ce très court récit autobiographique écrit en français raconte les premières années d'Agota Kristof jusqu'à ses débuts d'écrivain. Il est composé de onze chapitres dont je donnerais ici quelques clés:
- Débuts – Agota a 4 ans; elle aime la lecture. La lecture y est pourtant une punition. La lecture est vue comme de la paresse alors qu’il y a tant de choses utiles à faire...
- De la parole à l’écriture - Agota aime raconter des histoires drôles, cocasses. Ce sont ses heureuses années.
- Poèmes – L' internat, elle a 14 ans, entre couvent et caserne – pas grand-chose à faire, pas grand-chose à lire, reste l’écriture comme refuge pour oublier les années heureuses.
- Clowneries – Les années 50 – la pauvreté, la manque de nourriture, de chauffage, c’est l’après guerre, le père est en prison – début de comédienne (sketches à l'internat)
- Langue maternelle et langues ennemies – un déménagement à 9 ans, à la frontière allemande, ensuite c'est l'invasion russe, nouvelle langue, résistance passive, obligation d’apprendre l’histoire russe, la géographie de la russie, « une génération d’ignorants sort des écoles », exil vers la suisse à 21 ans, nouvelle langue inconnue à apprendre, le français.
- La mort de Staline – Tristesse obligatoire – Rôle de la dictature sur la philosophie, l’art , la littérature des pays de l'Est – L'identité nationale étouffée
- La mémoire – L'exil, le passage à l’ouest – perte de la famille et perte de l’identité (définitive?)
- Personnes déplacées – Un centre réfugiés à Vienne – Le train vers Suisse.
"Quelle aurait été ma vie si je n'avais pas quitté mon pays? Plus dure, plus pauvre, je pense, mais aussi moins solitaire, moins déchirée, heureuse peut-être.
Ce dont je suis sûre, c'est que j'aurais écrit, n'importe où, dans n'importe quelle langue"- Le désert – Les réfugiés sont « distribués » comme de main d’œuvre –désert social, culturel – nostalgie – retour au pays pour certains, suicide pour d’autres…
- Comment devient-on écrivain – les débuts, les refus et puis enfin la réussite.
- L’analphabète – ou être un écrivain sans maîtriser la langue
Le début:
" Je lis. C'est comme une maladie. Je lis tout ce qui me tombe sous la main, sous les yeux: journaux, livres d'école, affiches, bouts de papier trouvés dans la rue, recettes de cuisine, livres d'enfant. tout ce qui est imprimé"
Quatrième de couverture:
Onze chapitres pour onze moments de sa vie, de la petite fille qui
dévore les livres en Hongrie à l'écriture des premiers romans en
français. L'enfance heureuse, la pauvreté après la guerre, les années de
solitude en internat, la mort de Staline, la langue maternelle et les
langues ennemies que sont l'allemand et le russe, la fuite en Autriche
et l'arrivée à Lausanne, avec son bébé.
Ces histoires ne sont pas tristes, mais cocasses. Phrases courtes, mot juste, lucidité carrée, humour, le monde d'Agota Kristof est bien là, dans son récit de vie comme dans ses romans.
Ces histoires ne sont pas tristes, mais cocasses. Phrases courtes, mot juste, lucidité carrée, humour, le monde d'Agota Kristof est bien là, dans son récit de vie comme dans ses romans.
Lu dans le cadre du "Défi Cent Pages"
Éditions Zoé (2004) - 55 pages
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Voici un livre qui risque de séduire bien des dévoreurs...Je ne connais pas cet auteur, à découvrir manifestement!
RépondreSupprimerMerci pour ce partage!