José Saramago (Portugal)
Ma lecture:
Au départ, le style est déroutant; longues phrases, rythmées par des virgules. Il n'y a pas (ou très peu) de retours à la ligne. On reconnaît une nouvelle phrase à la majuscule (quand elle est présente) au sein d'une longue tirage, après une virgule. On est très loin de la syntaxe officielle, chère à notre grammairien belge Maurice Grévisse.
Au delà du style, il y a l'histoire. Librement inspiré (?) de la Bible, on re-découvre Caïn, le premier assassin de l'humanité. Mais pourquoi a-t-il tué Abel? Est-ce la jalousie, l'envie? Ici, José Saramago tranche dans le vif. Le seul coupable de ce meurtre horrible (et de bien d'autres atrocités) c'est Dieu lui-même. Dieu coupable de complicité de meurtre, de non assistance à personne en danger... José Saramago est caustique envers Dieu et les excès de la religion, envers les textes bibliques ont sont décrits les massacres, pillages, débauches que ce dieu cautionne, autorise, ou puni selon son humeur du jour.
J'ai beaucoup aimé ce court texte très singulier à l'écriture enlevée, riche et toute en couleurs. J'ai vraiment hâte aussi de découvrir d'autres perles de cet auteur. N'hésitez pas à me conseiller...
Merci à fleurdusoleil pour ce très joli échange. Bises à toi.
Quatrième de couverture:
Dernier livre de José Saramago, décédé peu après sa parution au Portugal
et en Espagne. Caïn est sans doute le roman qui condense le mieux
l'érudition, les inquiétudes, les convictions et le talent de conteur du
grand écrivain portugais, prix Nobel de littérature. Résolument
humaniste, furieusement anti religieux, d'un humour ravageur, Caïn est
la réécriture libre d'une oeuvre, selon Saramago, de fiction, la Bible, à
partir de l'un de ses personnages les plus emblématiques du mal et
premier meurtrier de l'histoire: Caïn. Qu’est-ce qui a poussé Cain à
tuer Abel ? L’envie, comme le disent les Ecritures ? Non, répond
Saramago : l’injustice de Dieu. Méprisé, rejeté, mal aimé du père
céleste, Caïn le bon, le laboureur fidèle, s'est rebellé contre
l'arbitraire et le favoritisme. Le coupable de la mort d'Abel, c’est
Dieu. Condamné à errer sur la terre, Caïn, qui erre aussi dans le temps
biblique, succombe aux charmes de Lilith, assiste et participe à des
événements qui le le révulsent et contre lesquels il s'insurge. Il
arrête le bras d’Abraham, prêt à assassiner son propre fils, regarde
épouvanté les enfants et les innocents périr dans le brasier de Sodome,
assiste impuissant à la colère de Moïse passant au fil de l’épée les
adorateurs du veau d’or, observe les massacres et les pillages perpétrés
par les tribus d’Israël contre les Madianites, la prise de Jéricho, les
souffrances inutiles infligées à Job. Et lorsqu’avec Noé il monte dans
l’arche supposée sauver l’espèce humaine, il prend une décision
drastique qui mettra fin aux agissements inconsidérés de ce Dieu
rancunier, cruel et corrompu. Caïn est, le roman de la lutte séculaire
entre l'homme et Dieu, entre le créateur et sa créature.
N'hésitez pas à partager vos avis comme fleurdusoleil.
Editions Points (2002) - 180 pages
Saramago est un auteur que j'aimerais beaucoup découvrir. Je ne savais pas trop par lequel de ses romans commencer, n'ayant entendu/lu que du bien sur tous ses romans. Ta chronique me donne envie de tenter celui-ci. A moins que tu n'en aies un autre à me conseiller ?
RépondreSupprimerMerci Aaliz.
RépondreSupprimerCaïn est mon seul titre de Saramago mais pourquoi pas en tenter un autre. On pourrait en faire une lecture commune peut-être.
A bientôt.
C'est une bonne idée la lecture commune !
RépondreSupprimerJe te laisse regarder lequel te tenterait le plus.
Dans ma wish-list, j'en ai 3 : La caverne, Le voyage de l'éléphant et l'aveuglement.
A bientôt.