mardi 8 mai 2012

Purge

Sofi Oksanen (Finlande)


Ma lecture:

Deux femmes que rien apparemment ne relie sont les héroïnes de ce récit. L'histoire, elle, fait partie de la grande Histoire. On vit avec ces deux femmes l'enfer de la dictature soviétique, les déportations en Sibérie, l'arrogante détermination du KGB, la clandestinité, l'invasion allemande, les discriminations, la cuisine de la campagne démunie (il y a beaucoup d'exemples: le raifort, les tomates, l'eau-de-vie,...).

On aborde aussi dans cette histoire les relations inter-générations: Aliide, vieille femme, dure, jalouse, qui n'a plus rien à vivre et qui ne cherche plus rien, ni espoir, ni changement ce qu'on comprendra à la fin. Zara, jeune femme, marquée par l'exil, la prostitution, l'exploitation de l'homme. Deux femmes aux destins différents certes mais avec plus de points communs que l'on ne pense: le dégoût ou la peur des hommes, une vie sans connaître ni l'amour, ni l'amitié.

Un final surprenant, horrible à l'image de la cruauté des situations évoquées tout au long du livre.
 
Et pour terminer, cette écriture, sèche, dure, choquante parfois. Sofi Oksanen ne nous cache rien, n'a pas peur de montrer l'effroyable réalité. Prix Femina largement mérité en tous cas.

Un livre à conseiller absolument.


Quatrième de couverture:

En 1992, l’union soviétique s’effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes.
Ainsi, lorsqu’elle trouve Zara dans son jardin, une jeune femme qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille va se révéler, en lien avec le passé de l’occupation soviétique et l’amour qu’Aliide a ressenti pour Hans, un résistant. La vieille dame va alors décider de protéger Zara jusqu’au bout, quel qu’en soit le prix.
Sofi Oksanen s’empare de l’Histoire pour bâtir une tragédie familiale envoûtante. Haletant comme un film d’Hitchcock, son roman pose plusieurs questions passionnantes : peut-on vivre dans un pays occupé sans se compromettre ? Quel jugement peut-on porter sur ces trahisons ou actes de collaboration une fois disparu le poids de la contrainte ?
Des questions qui ne peuvent que résonner fortement dans la tête des lecteurs français.

Éditions Le Livre de Poche (2012) - 430 pages

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Ce superbe roman a été lu dans le cadre du Challenge des Littératures Nordiques initié par Myiukki22 sur Livr@ddict. Le prochain est déjà sur ma liste: il s'agit de Rosa Candida d'Audur Ava Ólafsdóttir en Lecture Commune organisée par Natiora.


5 commentaires:

  1. Ah, je ne tiens plus en place depuis que j'ai lu ta chronique, moi qui doit attendre la semaine prochaine pour commencer ce livre ! Tu me donnes envie de tout lâcher pour le lire tout de suite ... Belle chronique en tout cas, j'ai hâte de commencer ma lecture :) A bientôt !

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    1. Merci Myiuki pour ta visite.
      Il y a une énorme quantité de livres que j'aimerais lire dès demain mais ce n'est malheureusement pas possible :(
      Patience, patience...
      A bientôt pour la suite du challenge des littératures nordiques.

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  2. ce livre est dans ma wish liste depuis sa sortie ... je pense que je devrais immédiatement me le procurer ! ton avis termine de me tenter !

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  3. Ça fait un moment que ce livre me fait envie, il faut absolument que je mette la main dessus, cette chronique aiguise encore plus ma curiosité !

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  4. Je suis tout a fait d'accord avec toi!
    C'est un livre très dur mais tellement réaliste.
    J'ai, dans ma PAL, Les Vaches de Staline que j'ai hâte de commencer car j'avais été emportée par cette lecture :)

    Je te remercie pour ton passage :)

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